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Créer une SASU en 2020 : l’essentiel à savoir

Le choix du statut juridique est essentiel, car il déterminera fortement le fonctionnement de la future entreprise, notamment en matière de fiscalité. Dans le cas particulier d’une SASU, la structure présente de nombreux traits et aspects caractéristiques qui ont évolué avec le temps. Si vous avez décidé de vous lancer dans l’entrepreneuriat et que vous avez prévu de créer une société par actions simplifiée unipersonnelle, voici les points-clés à connaître en 2020.

La SASU, une déclinaison de la SAS ?

La SASU peut se définir de manière simple comme étant la forme unipersonnelle de la SAS (Société par Actions Simplifiée). La différence entre les deux formes juridiques réside surtout au niveau du nombre d’associés. Pour la SAS, l’entrepreneur peut collaborer avec deux ou plusieurs associés. En revanche, avec la SASU, il exerce seul.

Ainsi, si vous avez envisagé de devenir indépendant et de travailler à votre propre compte, la SASU constitue une alternative intéressante. Vous serez l’unique associé de votre entreprise. Ce statut convient à plusieurs types d’activités, notamment les activités commerciales, artisanales et agricoles.

Bien sûr, au niveau du fonctionnement et de la gestion, la SASU et la SAS sont assez similaires. Par ailleurs, un entrepreneur peut facilement passer d’un mode d’exercice à l’autre si le besoin se présente. Ceci n’implique aucune transformation juridique au niveau de la société.

Les étapes à suivre pour la constitution d’une SASU

Creation SASU 2020

La démarche de constitution de la SASU implique certaines formalités. Elle peut cependant se faire intégralement en ligne via des sites dédiés.

1. La formation du capital social

Pour créer une SASU, votre société devra d’abord disposer d’un capital social. La loi de modernisation de l’économie de 2008 n’exige aucun montant précis. Le seuil minimal est fixé à 1 €. Vous êtes donc libre de définir le montant du capital que vous souhaitez investir.

Toutefois, étant donné que l’entrepreneur est l’unique associé, celui-ci est donc amené à produire des apports pour constituer le patrimoine de sa société. Ces apports peuvent être numéraires. Dans ce cas, l’entrepreneur devra verser une somme d’argent. Il peut également opter pour des apports en nature. Cela signifie qu’il a choisi d’investir des biens dans sa société. Ceux-ci devront faire l’objet d’une évaluation. Le recours à un commissaire aux apports est recommandé dans l’évaluation des biens si la valeur de ces derniers dépasse les 30.000 € ou si le capital est constitué en majeure partie (+50 %) d’apports en nature.

2. La rédaction des statuts SASU

Cette étape est cruciale puisque les statuts serviront de base dans l’organisation future de l’entreprise. La rédaction de ces documents doit être effectuée avec minutie et rigueur. Le fondateur peut lui-même s’occuper de cette tâche. Cependant, il est conseillé de faire appel à des professionnels ou de se référer à des modèles de statuts SASU.

Certaines mentions sont obligatoires et communes à tout type d’entreprise. Néanmoins, chaque entreprise étant différente, l’entrepreneur sera donc amené à personnaliser les statuts de sa SASU. Voici les éléments obligatoires qui doivent être renseignés :

3. Dépôt du capital dans un compte professionnel

Les apports numéraires doivent être déposés dans un compte bloqué dédié aux activités professionnelles. Suite au dépôt du capital, vous recevrez une attestation de dépôts des fonds de la part de la banque. Cette attestation figure parmi les documents obligatoires pour l’immatriculation de la SASU.

4. Annonce légale de la SASU à un journal officiel

Après la rédaction des statuts, la prochaine étape consiste à effectuer une annonce légale de la SASU dans un journal officiel. L’entrepreneur obtiendra alors un justificatif qui certifie sa demande d’avis de création d’une SASU.

Le moyen le plus simple est de publier l’annonce légale en ligne. De cette manière, l’attestation sera délivrée à l’entrepreneur très rapidement. Cependant, le professionnel doit uniquement choisir un journal d’annonces légales (JAL) habilité à diffuser des annonces au sein du département dans lequel siège son entreprise.

5. La constitution du dossier SASU

Bien que la création d’une SASU soit assez simple que dans le cas d’autres statuts juridiques, il existe toutefois un certain nombre de dossiers à réunir. L’entrepreneur est ensuite amené à les déposer au centre de formalités des entreprises (CFE). Le dossier de constitution doit inclure :

Si le dirigeant est une personne physique :

Dans le cas où le dirigeant est une personne morale :

Si le propriétaire a fait appel à un professionnel pour procéder à l’évaluation de ses biens, un exemplaire du rapport sera requis. Par ailleurs, si le dirigeant n’a pas effectué lui-même certaines tâches, il devra effectuer une procuration de pouvoir. Celle-ci figurera également parmi les documents à fournir.

6. Dépôt de la demande d’immatriculation au CFE

Une fois les documents réunis, vous pouvez déposer votre dossier auprès d’un centre de formalités des entreprises (CFE). Le choix du CFE est essentiel puisque cette entité sera votre interlocuteur unique dans les formalités de création de la SASU. Si le fondateur ne peut pas déposer la demande lui-même, la personne mandatée devra justifier d’une procuration de pouvoir.
Il convient de préciser que les frais d’immatriculation s’élèvent actuellement à 40 € pour les activités commerciales et 200 € pour les activités artisanales.

L’entrepreneur recevra un extrait K bis environ une semaine après le dépôt de la demande. Cette pièce justificative rend compte des informations caractéristiques de la SASU. L’INSEE délivrera ensuite le numéro SIREN de l’entreprise, le numéro SIRET de l’établissement où siège la société ainsi que le code APE de l’activité.

7. Déclaration des bénéficiaires effectifs

Au plus tard 15 jours après l’obtention du récépissé du dépôt de dossier, il faudra déclarer les bénéficiaires effectifs si cela n’a pas été mentionné lors de la demande d’immatriculation.

8. Déblocage des fonds

Une fois que vous obtiendrez votre extrait K bis, vous pouvez tout de suite demander que l’on procède au déblocage des fonds.

Quelles sont les charges d’une SASU ?

Comme toute structure, une SASU est aussi assujettie à des charges fiscales et sociales, notamment :

Les charges sociales du président de SASU

Le gérant d’une SASU est soumis au régime des assimilés-salariés et affilié au régime de la Sécurité sociale. De ce fait, il devra cotiser pour sa couverture sociale :

Les cotisations sont calculées en fonction de la rémunération du président. Si ce dernier n’est pas rémunéré, alors il n’aura pas à payer de cotisations.

Les impôts et les taxes de la SASU

La fiscalité de la SASU relève du régime de l’impôt sur les Sociétés (IS). Le montant de l’impôt est calculé sur la base du résultat de l’exercice après déduction des charges déductibles. Ce résultat est connu après la clôture de l’exercice et la réalisation des comptes annuels.

À partir du mois de janvier 2020, le montant des impôts est de 15 % du chiffre d’affaires pour un résultat compris entre 0 à 38.120 € et de 28 % du CA pour un résultat supérieur à 38.120 €.

D’autres taxes s’imposent également à la SASU, notamment la TVA, la cotisation foncière de l’entreprise (CFE), la cotisation sur la valeur ajoutée de l’entreprise (CVAE), la taxe sur les véhicules, la taxe sur l’apprentissage et la formation professionnelle, etc.

Les charges d’exploitation

Les charges d’exploitation correspondent aux dépenses liées au fonctionnement et aux activités de la société : l’achat des matières premières ou de matériels, le recrutement des prestataires ou des sous-traitants, le paiement des assurances et autres.
Elles peuvent varier d’une entreprise à l’autre selon la taille, les dépenses et le fonctionnement interne de la structure.

Les avantages d’une SASU

La SASU peut être une option intéressante si vous voulez démarrer tout seul votre activité. Cette forme juridique présente de nombreux avantages, notamment :

Tout comme avec la SAS, le premier avantage de la SASU est la liberté qu’elle offre aux entrepreneurs. Il n’existe pas d’obligations contraignantes spécifiques par rapport à l’organisation et à la gestion de l’entreprise.

Étant donné que le président est affilié au régime général de la Sécurité sociale, il bénéficie d’une protection sociale comme dans le cas des salariés (assurance maladie, retraite, invalidité – décès, etc.). Par ailleurs, les cotisations sont uniquement calculées sur la base des rémunérations. C’est lui même qui décide sa rémunération et il dispose d’un bulletin de paye mensuel (à l’inverse d’un gérant de SARL).

Une SASU est susceptible de se développer plus rapidement qu’une EURL ou une EIRL. En effet, si ces dernières souhaitent intégrer plusieurs associés, une transformation juridique s’impose. Alors que, dans le cas de la SASU, il suffit à l’entrepreneur de laisser une part de ses actions aux associés.

À la différence des travailleurs indépendants ayant opté pour l’EURL ou l’EIRL, les dividendes perçus par un entrepreneur en SAS ne sont pas considérés lors du calcul des cotisations sociales, et ce, peu importe leur montant.

Pour les présidents de SASU qui ne perçoivent pas de rémunération, ils peuvent continuer de bénéficier des allocations de chômage.

Le capital d’une SASU n’est pas réparti en fonds de commerce, mais en actions. De ce fait, il est plus facile de transmettre l’entreprise aux héritiers. L’entrepreneur pourra tout simplement partager ses actions.

Quelques points contraignants à prendre en considération

La SASU est un mode d’exercice avantageux. Cependant, quelques aspects contraignants sont toujours à prendre en considération lors de la création de la société :

Si la création d’une EIRL peut s’avérer aisée, celle d’une SASU peut relativement être plus complexe et longue. En outre, l’associé unique d’une SASU peut être confronté à certaines contraintes lors de ses prises de décisions. L’entrepreneur est en général tenu d’effectuer un procès-verbal et de le déposer auprès du CFE à chaque décision. Il devra également tenir un registre des décisions.

Les cotisations d’un entrepreneur SASU sont plus coûteuses que celles d’un entrepreneur individuel. En effet, les charges sociales peuvent aller jusqu’à 70 % de la rémunération du dirigeant.

Il n’est pas toujours aisé de procéder à la fermeture d’une SASU. Le processus est assez complexe et onéreux. L’entrepreneur est appelé à effectuer une dissolution anticipée suivie d’une liquidation de l’entreprise.

En résumé, la SASU peut s’avérer être une alternative intéressante pour tout entrepreneur qui souhaite travailler seul. Elle présente de nombreux avantages. Cependant, il vous faudra tenir compte de certains points spécifiques plus ou moins contraignants inhérents à cette forme juridique.

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